Mon dieu, quoi de pire que de se lever alors que l'on à seulement que deux heures de cours et dans... Trois heures. C'est terrible croyez moi. J'suis pas du genre à lézarder dans mes draps toute une "journée" durant, mais je n'aurais pas refusé un peu plus de sommeil je dois dire. En même temps, depuis que je me suis faite à mon nouveau cycle de vie, ma façon de dormir est différente aussi. Avant je ne dormais que très peu et très léger mais maintenant, c'est différent. Je dors plus et plus lourd. Quelque chose qui me rappelle un peu plus que je ne suis plus une humaine normale. Que pour les autres, en dehors de l'école, je suis juste un apprentie-monstre. Une déformation de la nature à leurs yeux. Mais pour dire vrai, je m'en fous.

J'ai jamais eu besoin des autres pour grandir. En même temps c'est un peu normal avec une mère toxico, cocaïno-héroïnomane, et un père qui passe plus de temps avec ses maîtresses que sa gosse. Et puis après, les familles d'acceuil. Parlons en tiens! Des gens aussi hypocrites les uns que les autres. Ils s'en branlent que tu fumes, que tu rentre bourrée à la maison et en compagnie d'un mec différent chaque soir. En même temps, comment tu veux devenir quelqu'un de bien. Ils ont toujours cru que j'étais une écervelée idiote qui voulait seulement se faire remarquer, le truc c'est qu'ignorant mon passé c'est clair qu'ils ne pouvaient pas comprendre.

J'me suis longtemps demandé si y'avait une seule, une putain de personne qui pouvait me comprendre quelque part sur ce putain de monde. Quelqu'un qui comme moi, a dû apprendre à lire seul, à écrire ses premiers mots barricadé dans sa chambre pour échapper à la vision chaotique d'un de ses parents complètement défoncé sur le canapé du salon. Quelqu'un comme moi qui à fait ses premières gammes en se cachant pour éviter quelquonque répression. Qui à été enlevé à sa famille, pour être ballotté de familles en familles d’accueil sans jamais trouver la maison parfaite, avec des parents adoptifs parfait. Croyez moi, c'est impossible d'échapper à ce que l'on est devenu même quand on trouve enfin un endroit où on se sent bien.

Bref, revenons en à nos moutons. Aujourd'hui, je n'avais que deux heures de cours. Je décida donc de tirer mon gros cul d'albinos hors du lit pour aller courir un peu et avoir le temps de passer en salle de musique pour récupérer mon violon que j'avais laissé la veille. Je me dirigea vers ma salle de bain pour revêtir un survêtement noir et blanc de marque, un marcel noir, et une paire de baskets. Mon casque sur les oreille, j'étais donc prête pour une petite heure de footing. Il n'y avait pas grand monde dehors, et à vrai dire c'était cool. En une heure, je n'avais croisé que quelques chats. Footing terminé, direction la douche. Ensuite salle de musique, et cours d'histoire.

Journée finie. Oui chez nous, c'est du rapide. Qu'est-ce que je pourrais bien foutre? AH SI! Aller emmerder Soren. C'est pas mal ça. Ouais ça me botte. Après être repassée par ma chambre pour déposer mon sac et mon violon, je me dirigea vers le dortoir des garçons à petit pas pour ne pas me faire repérer. Arrivée à sa chambre je me faufila dedans en 4e vitesse, sachant qu'il n'arriverait pas maintenant, son heure de cours n'étant terminée. Douillette la piaule, mais un peu trop impersonnelle à mon gout. Ca manque de couleur, et d'identité. Les murs sont pâle, et la fenêtre me dérange. Peut être pour ça que je préfère me terrer dans mon trou éclairé de bougies.

Assise sur son lit, dans l'obscurité la plus totale, j'attendais le moment ou je pourrais lui filer la frousse de sa vie. (Oui j'adore ça, l'emmerder est un réel passe temps.) Au lieu de ça, lorsqu'il pénétra dans la chambre, il balança son blouson sur le lit, qui atterri sur ma gueule. Je poussa un juron, suivit d'un HEY pour signifier que j'étais là. Soren se retourna vers moi avec un sourire mielleux au possible.


« -Tiens, qu'est-ce que tu fous là bella ? T'aurais prévenu, tu ne te serais pas retrouver avec ma veste sur la tête tu sais ? Même si mode porte-manteau sexy ne te va pas si mal que ça au fond ...
- T'es qu'un con! Tu peux pas faire comme tout le monde et mettre ton putain de blouson sur un putain de porte manteau hein? »

Je me leva d'un bond le manteau à la main et lui plaqua contre la poitrine. Putain ce qu'il m'énervait.